Chaque année à Nantes le Printemps des Fameuses place le temps d’une journée la question de l’égalité entre les hommes et les femmes au cœur du débat. Parce que moi aussi j’ai parfois l’impression que même en 2017 nous n’avons toujours pas trouvé l’équité, j’ai assisté à la quatrième édition de l’événement.

Je ne suis pas féministe mais je me pense humaniste. C’est donc ma curiosité qui m’a poussée au Printemps des Fameuses. J’y suis rentrée sans attente et un peu effrayée à l’idée de tomber sur un événement très (trop) militant mais il n’en fut rien. Je vous raconte tout ça.

Les Fameuses en quelques mots

Les Fameuses c’est un réseau de femmes d’influence (chefs d’entreprise, expertes, journalistes, artistes, …) qui exercent dans l’ouest de la France et qui mettent en avant leurs compétences pour faire reconnaître les talents au féminin. Ces 200 et quelques Fameuses interviennent notamment dans les médias, sur des conférences et là où sont les besoins. Les Fameuses sont rassemblées dans un annuaire web et elles organisent régulièrement des rencontres dont, une fois par an, le Printemps des Fameuses. Cet événement ouvert à tous a pour ambition de faire progresser l’égalité entre les hommes et les femmes.

Mon Printemps des Fameuses

Pour ce premier Printemps des Fameuses j’ai assisté à l’ensemble des événements proposés sur la journée. Le programme est dense mais les interventions s’enchaînent très bien puisqu’elles sont courtes (entre 30mn et 1h), entrecoupées de pauses et pour la plupart dans la très confortable Salle Maxi de Stéréolux.

Dès 9h le ton est donné. C’est une jeune percussionniste qui ouvre l’événement. Les percussions, voilà un art peu pratiqué par les femmes dont le rythme nous réveille en fanfare. S’enchaîneront ensuite les interventions de Johanna Rolland, de Laurence Parisot et de Réjanne Sénac. Les deux premières témoignent de leur expérience dans des milieux très masculins mentionnant tantôt les déséquilibres éprouvés, tantôt les remises en question subies en raison de leur sexe. La dernière s’appuie sur ses recherches pour démontrer à quel point la différence homme/femme est liée à notre héritage, elle nous invite à le déconstruire pour avancer.


Ma matinée se poursuit par un café et un atelier plein de bon sens animé par Yves Deloison. Il nous invite, que nous soyons homme, femme, parent au foyer, indépendant, salarié, dirigeant … à sortir du paradigme de la carrière pour penser projet professionnel et pour nous recentrer sur nous et sur ce que nous voulons profondément.

L’après-midi s’ouvre par une pièce de théâtre un peu déroutante. Noémie Delattre prend ensuite le contrôle de la salle, pendant 1h. Elle interpelle la salle notamment sur la question de la maternité et le manque d’intimité qui y est lié. Brute, très (im)pertinente et pleine de dérision, elle fait exploser de rire à plusieurs reprises les quelques 600 personnes présentes.

J’enchaîne avec un atelier sur la place des femmes dans la culture et reviens en Salle maxi pour parler littérature érotique et sexpowerment avec Camille Emmanuelle. J’apprends énormément grâce à ces deux interventions.

Juste avant de finir la journée en musique avec Jeanne Cherhal, deux québécois,  homme et femme, mettent en lumière qu’au Québec un événement comme celui auquel nous assistons n’aurait pas sa place … simplement, car il n’y a pas de telles différences entre les deux sexes dans la société canadienne.

Pas de révolution mais une prise de conscience

L’incitation à cacher son âge sur son CV quand on est une femme de peur de ne pas être retenue par les recruteurs qui ont peur des congés maternité, être plus largement remise en question quand on est une femme dans un milieu d’homme, la façon dont la littérature conditionne notre vision de notre propre sexualité, le déséquilibre entre le niveau d’études des femmes et le nombre de postes à responsabilité occupés par des femmes, … Tout cela, je le savais déjà, mais en cumulant de nombreux témoignages je suis ressortie de l’événement quelque peu chamboulée.

Certes, il y a la vision des autres à changer, mais il y a surtout celle que nous avons de nous. Celle que la société, que notre héritage ancre en nous depuis des années mais qui fait qu’en tant que femmes nous nous mettons parfois des barrières dont nous n’avons même pas conscience.

Le thème du Printemps des Fameuses 2017 c’était révolution. Je vous le disais, je ne suis pas entrée féministe le matin. Je ne suis pas ressortie féministe le soir non plus. L’événement a été moins révolutionnaire que ce à quoi je m’attendais, et c’est pour le mieux, mais s’opère en moi un début de prise de conscience qui fait écho à l’ensemble des témoignages que j’ai entendu « On ne naît pas féministe on le devient ».

Je conclurais cet article avec un petit mot de remerciement aux organisateurs du Printemps des Fameuses, notamment au CCO qui m’a proposé une invitation presse. Un grand bravo pour le choix des intervenants. Ils nous ont fait passer de très bons moments. L’événement est riche en enseignements et plein d’humour. Il s’est révélé être une très belle surprise.

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