Comme promis dans mon dernier article je reviens aujourd’hui avec ce billet qui sera la conclusion de la série sur la construction de notre maison. Je vous propose un petit bilan concernant à la fois l’aventure de la construction en elle-même mais aussi plus spécifiquement notre expérience de l’ossature bois et des choix que nous avons faits.

Si vous avez suivi la série de billets dans son intégralité ou même si vous avez lu plusieurs articles vous avez dû vous rendre compte qu’il y avait eu des hauts et des bas, des déceptions, des moments de joie intense et pas mal d’auto-dérision. Et même si cette série de billets a été assez incohérente je la trouve finalement à l’image de ce que nous avons vécu. Une aventure mouvementée, déconcertante, franchement fatigante mais aussi super excitante.

 

 

 

Faire construire sa maison du rêve à l’apprentissage

En me lançant dans cette aventure je ne me rendais pas compte de tout ce que j’allais vivre et apprendre. En à peine 1 an j’ai appris énormément de choses. D’abord sur la construction et le monde du bâtiment, je parle avec des termes techniques, j’ai rencontré et échangé avec des professionnels avec lesquelles je n’avais jamais été en contact, j’ai appris à être manuelle et tout ça m’a clairement ouvert l’esprit. Ensuite j’en ai appris sur nous. Sur nos limites, sur notre façon de travailler ensemble, sur notre complémentarité et sur la force de notre couple. Enfin, j’ai appris à connaître mes défauts et mes qualités. Mon côté contrôle-freak a été obligé de céder car dans un chantier on ne peut pas tout contrôler, ma capacité d’organisation m’a été utile comme jamais, ma persévérance et ma fermeté nous ont épargné pas mal de galères, …

Je me suis lancée dans cette aventure de manière naïve, je m’en rends compte maintenant. Je voulais la maison de mes rêves, puis celle qui nous correspondrait le plus dans la limite de nos moyens. Cette ambition nous a imposé de ne pas passer par un constructeur et donc d’avoir beaucoup de choses à gérer, et de nous garder énormément de travaux réservés. J’avais sous-estimé le temps et l’énergie qu’il nous faudrait. Si c’était à faire je le referais sans trop hésiter mais avec un peu plus de vigilance sur certains points. Je suis en tout cas contente que l’on ne se soit pas lancé dans la rénovation ça aurait été trop pour nous et je me rends compte qu’être propriétaire aujourd’hui en France dans la proximité des grandes villes ce n’est pas donné à tout le monde.

Concernant la maison de rêve … et bien on repassera. Au moins dans quelques années. Nos moyens humains et financiers sont limités alors on est sans cesse en train de faire des travaux afin de finir le « gros œuvre », la décoration et le chill passe bien après. J’ai pris conscience que depuis que l’on a la maison j’ai sans cesse l’impression de ne pas avoir le temps et je suis aussi très frustrée de ne pas pouvoir plus avancer sur l’aménagement intérieur. Mais chaque chose en son temps, la patience, le lâché prise et la satisfaction que l’on trouve dans les petits avancements du quotidien. Encore de beaux apprentissages que je tire de cette aventure.

 

 

Ce que nous referions et ce que nous ne referions pas dans la construction de notre maison

Les Do Les Don’t
  • Prendre le temps sur la recherche du terrain et fonctionner au coup de cœur même si ça dépasse le budget.
    Le terrain c’est l’environnement, notre lieu de vie. Il faut clairement miser dessus.
  • L’éco-quartier.
    On aime ce quartier vert et atypique. On regrette juste que tout le monde ne soit pas dans cet esprit.
  • Se passer des services d’un constructeur.
    Pour la liberté d’avoir une maison qui nous ressemble et ne pas voir les prix s’enflammer à chaque modification du plan type.
  • L’exposition sud-ouest.
    Juste parfaite on a le soleil exactement quand on veut de la fin de matinée à la soirée.
  • Construire une maison en bois.
    Rien que pour la rapidité du chantier et le confort au quotidien.
  • Passer et repasser sans cesse sur le chantier.
    Je ne sais pas si notre maître d’œuvre était mauvais mais il y a eu pas mal de loupés que nous avons rattrapés grâce à notre vigilance et d’autres dont on se rend compte uniquement maintenant.
  • Se garder les aménagements extérieurs.
    C’est super agréable à faire et c’est tout de suite visible quand ça avance.
  • Anticiper au maximum le choix de ses matériaux.
    Pour comparer les prix, pour se projeter, pour trouver ce qui nous correspond le mieux.

 

  • Passer par un maître d’œuvre (ou en tout cas pas celui-ci).
    Je pense qu’on choisirait un architecte car ils nous a manqué des conseils pour l’organisation de nos pièces, les choix des matériaux, …
  • Ne pas mettre de volets à des pièces situées ailleurs qu’au nord.
    C’est ingérable en terme d’apport énergétique et ça amène trop de chaleur.
  • Garder aussi peu de marge entre le préavis de départ de l’appartement et la date de réception.
    On a été sous pression, on s’est fatigué et on en a fait des bêtises.
  • Mettre un parquet huilé dans le salon.
    Beaucoup trop contraignant. On aime le parquet mais on prendrait du vitrifié. On s’est d’ailleurs trompé à la commande (voir point ci-dessus)
  • Mettre un enduit sur une ossature bois.
    Nous avons eu des ennuis et au final même si j’aime le rendu je me dis que ce n’est pas dans l’esprit de la maison en bois et que le bardage reste ce qu’il y a de mieux.
  • Se passer des services d’un expert indépendant pour la réception.
    Nous n’avions pas l’œil, nous comptions sur notre maître d’œuvre mais il était évidemment plus du côté des entreprises avec lesquelles il travaille au quotidien.
  • Garder autant de travaux réservés.
    La condition sine qua none pour en refaire une un jour. Avoir plus d’argent pour faire faire plus de choses.

 

 

 Notre expérience de la construction en ossature bois. Le vrai du faux.

Le choix de l’ossature bois a étonné par mal de monde autour de nous et on a entendu et lu un peu de tout et de n’importe quoi. Je vous propose donc un petit vrai/faux sur les remarques que l’on a eues et n’hésitez pas à me poser vos questions en commentaire si vous ne trouvez pas la réponse ici.

Le chantier d’une maison en bois est super rapide : Vrai.

Notre chantier a duré à peine 6 mois et ça a été appréciable pour plus d’une raison. Ne pas payer d’intérêts intercalaires pendant trop longtemps, ne pas avoir à attendre de longue semaine avant d’emménager, éviter que le chantier prenne l’humidité en hiver, … C’est clairement un des gros plus.

Une maison en bois c’est cher : Faux.

Les réglementations au niveau de l’énergie et de la stabilité des constructions ont fait augmenter les tarifs des constructions traditionnelles et nettement moins ceux des maisons en bois, ce qui les rend compétitives. Pour une maison de plein-pied c’est un peu plus cher. Pour une maison à étage les tarifs sont sensiblement les mêmes. Reste qu’il y a peu de constructeurs low-coast pour des maisons en bois, mais est-ce un mal ?

Une maison en bois ça bouge moins dans le temps qu’une maison en parpaings : Faux.

Le bois est un matériau vivant sur lequel on vient parfois greffer d’autres matériaux qui n’ont pas les mêmes caractéristiques (carrelage, placo, enduit, …) . Il faut donc prévoir des structures particulières pour éviter les fissures et, malgré ça, ça bouge. Mais c’est aussi le charme de ce type de constructions.

L’ossature bois permet une grande liberté architecturale : ne se prononce pas.

Certes on a une baie vitrée de 4m de large, mais de notre côté c’est le budget qui limitait les formes et non pas la technique de construction. Car, comme pour une construction traditionnelle, au plus la maison est carrée au moins elle est chère.

Il règne dans les maison en bois une atmosphère particulière : vrai.

Je ne sais pas comment expliquer cela mais on s’y sent bien. Déjà ça sent le bois quand on rentre chez nous. Nos amis nous le font systématiquement remarqué, nous ne nous en rendons plus compte mais je pense que ça contribue à l’atmosphère. Ensuite on a jamais la sensation d’humidité ou de froid que l’on a pu rencontrer dans des constructions traditionnelles, même quand on vivait dans des appartements neufs BBC on était parfois gelés. Ici jamais.

Une maison en bois c’est top au niveau de la performance énergique : un peu trop vrai.

On chauffe toute la maison uniquement avec un petit poêle à granulés, on en a pour 200€ par an de chauffage. L’hiver dès qu’il y a un rayon de soleil il fait 25° dans la maison et le chauffage ne se déclenche que vers minuit. En revanche l’été on meurt parfois de chaud, mais difficile de savoir si en construction traditionnelle avec une même exposition plein sud ça serait moins marquant.

Une maison en bois c’est bruyant : plutôt vrai.

Il y a quelques craquements sur les premiers mois le temps que la maison finisse de se mettre en place. Quand il y a du vent il y a encore parfois des craquements mais rien qui ne nous surprenne vraiment. Là où cette affirmation est la plus vraie c’est sur le fait qu’une maison ossature bois est moins isolante phoniquement. On entend plus les bruits extérieurs à la maison que dans une construction traditionnelle mais là encore ce n’est pas choquant, on a pas l’impression de vivre avec les voisins non plus.

 

 

S’en est désormais terminé de cette série sur la construction. J’espère que notre expérience et mes récits vous auront apporté quelques informations. Il ne me reste plus qu’à souhaiter de belles aventures à tous ceux qui sont en train de se lancer ou qui envisagent de le faire. Et si vous voulez revivre l’aventure de notre maison en entier c’est par ici que ça se passe ;)

Fin.

Cet article fait partie d’une série de 9 billets sur l’aventure de la construction de notre maison :

  1. Pourquoi nous avons choisi de faire construire notre maison ?
  2. A la quête du terrain parfait + Variante bonus Le top des flops de la recherche de terrain
  3. Constructeur, maître d’oeuvre ou architecte ? La battle.
  4. L’élaboration des plans, la phase mon petit poney
  5. La rencontre avec ces créatures étranges appelés « courtier » et « notaire »
  6. L’ouverture et le suivi de chantier. Adieu temps libre, bonjour frayeurs.
  7. Les travaux réservés ou l’art de jongler entre ponceuse, rouleaux et biscotos
  8. L’emménagement, la libération ?
  9. Deux an après, le bilan

FAIRE CONSTRUIRE SA MAISON EN OSSATURE BOIS. BILAN APRÈS (DÉJÀ) PRESQUE DEUX ANS.