Il y a quelques temps j’ai été contactée par Chloé qui me présentait rapidement sa marque de vestes et de maroquinerie ethnique et éthique  « L’aventurière ». J’ai tout de suite été séduite par les valeurs avec lesquelles elle conçoit sa marque et qui me ramènent à mes propres questionnements sur ma consommation en matière de vêtements. J’ai également craqué sur ses vestes hautes en couleurs et l’histoire humaine qu’il y a derrière ses pièces. J’ai donc voulu la rencontrer afin d’en apprendre un peu plus sur elle, sur sa vision de l’entrepreneuriat et sur son projet.

On s’est donc rencontré au Narcisse, un café situé rue Guépin à Nantes, qui dispose d’une mezzanine hyper cosy et du wifi. Je vous conseille ce lieu qui est parfait pour échanger et prendre des notes connectées. On y a passé un très bon moment à nous raconter nos histoires mutuelles et nos expériences entrepreneuriales. J’ai donc eu envie de vous partager un petit bout de cette belle rencontre ici car la personne, comme le projet, mérite un coup de projecteur.

Quelques mots sur Chloé et son histoire avec Nantes

Chloé est originaire de Vendée et elle est arrivée à Nantes pour ses études supérieures. Elle ne concevait pas d’aller faire ses études à la Roche-sur-Yon, donc (fun fact) elle a été jusqu’à choisir une option dans son orientation qui lui garantirait d’arriver à bon port.

Elle aime beaucoup la ville, où elle trouve qu’il y a une ambiance très particulière, elle est donc restée travailler quelques années ici avant d’être poussée au départ par une énorme envie de voyage qui fut également le départ de son aventure entrepreneuriale.

Après plusieurs années en Inde, son pays d’adoption, elle a décidé de rentrer en France pour créer son entreprise. Pour elle il n’y avait pas d’hésitation possible : c’était à Nantes et nulle part ailleurs que ça allait se passer. C’est donc ici qu’elle a officiellement lancé sa marque en novembre 2017.

En rentrant d’Inde, elle a adoré la façon dont la ville avait évolué pendant son absence et notamment sur le volet culturel avec Les Machines, le Voyage à Nantes, … Aujourd’hui, elle partage donc sa vie entre Nantes et l’Inde.

L'Aventurière, veste et accessoire de maroquinerie ethnique et éthique

Une envie d’entreprendre née d’une aventure indienne

Le projet de Chloé trouve ses origines dans ses voyages. Tout est parti d’une obsession apparue en 2013, celle de se faire réaliser son parfait sac de voyage.

En Inde, ce n’est pas comme ici. Là-bas tout est possible. Tu peux faire réaliser n’importe quoi sans dessin technique juste avec un dessin griffonné sur un coin de papier.

Sans connaissance particulière en maroquinerie ou en couture, elle a passé des mois à parcourir l’Inde, ses usines, ses ateliers de maroquiniers pour concevoir le sac à dos de ses rêves (qui à l’heure où j’écris ces mots n’est toujours pas parfait ;)). De ses allers-retours dans le pays elle ramenait des tissus qu’elle chinait et sur lesquels elle avait un coup de cœur. Avec, elle se faisait confectionner des vestes à partir d’un modèle qu’elle avait également dessiné. A l’origine c’était simplement pour le plaisir d’avoir un vêtement facile à porter en voyage, mais aussi beau et original. Et c’est justement ce modèle de veste qu’elle commercialise aujourd’hui !

Une marque « made in India » responsable et transparente

Dans la communication de l’Aventurière, Chloé indique clairement que ses vestes sont « made in India » mais fabriquées dans un atelier solidaire qui aide des femmes en difficulté et qu’une partie de ses bénéfices sont reversés à l’association Nantaise A.F.E.A qui œuvre pour la protection des orphelins et des enfants des rues de Bombay. De mon côté, en matière de vêtements je pense que c’est très compliqué de s’y retrouver quand on veut acheter éthique, car peu de marques communiquent sur les conditions dans lesquelles sont fabriqués nos vêtements et ceux-ci sont souvent hors de prix ce qui n’est pas le cas des vestes l’Aventrurière. J’avais donc envie d’en parler avec elle.

Chloé a visité de nombreuses usines et ateliers, y compris des entreprises dans lesquelles sont produits certains vêtements des marques de grande distribution, et pour elle le tableau n’est pas aussi noir que ce qu’on nous laisse entendre à chaque scandale. Certaines usines abusent mais ce ne sont pas la majorité et, s’il y a des conditions de travail que nous jugeons en France, certaines sont liées à la culture du pays comme le fait que les indiens travaillent assis par terre.

« Une étiquette « made in India, Bangladesh ou China» ne dit rien sur les conditions de fabrication d’un vêtement. Et le « made in France » ce n’est plus si évident que ça ».

Initialement elle voulait faire coudre ses vestes en France, mais le coût était 2 à 3 fois plus élevé ce qui ne lui permettait pas de rendre ses produits accessibles à tous. Elle m’explique qu’en France la main d’oeuvre est trop chère par rapport au prix que les consommateurs sont habitués à payer avec la délocalisation et que pour elle c’était hors de question de vendre une veste à 400€. C’est ce qui l’a poussée (après plusieurs essais) à se tourner à nouveau vers l’Inde où tout à commencer et où elle avait déjà un réseau. Pour elle il n’y a aucun mal à aller chercher le savoir faire là où il existe mais il ne faut pas le faire n’importe comment.

Entreprendre à Nantes, selon son projet ce n’est pas si facile que ça

Comme elle a fait le choix d’entreprendre ici, j’ai demandé à Chloé si le territoire lui avait apporté quelque chose dans le développement de son entreprise. Et sa réponse à été assez franche « Non pas tant que ça ! En tout cas moins que je l’aurais pensé ».

Elle s’est informée à la CCI, elle est accompagnée par la BGE, mais malgré cela elle trouve que les informations que l’on glane restent superficielles.

On est loin d’un accompagnement concret et opérationnel et il y a toujours des conditions (âge, ressources, …) pour rentrer dans les dispositifs. Et de nombreux accompagnements sont proposés à des entreprises dans le domaine des nouvelles technologies et de l’innovation.

C’est également ce que j’ai ressenti quand j’ai lancé mon activité freelance, il y a donc encore du progrès à faire en la matière ;)

Chloé s’est néanmoins (un peu) battue pour intégrer le LAB à Bouguenais, un programme d’accompagnement de 4 mois géré par la Fondation d’Auteuil. Pour elle ça a été le vrai point de départ de son entreprise, elle y a énormément appris en situation réelle puisqu’elle a pu vendre ses produits dans une boutique physique au Centre Beaulieu et ainsi rencontrer et échanger avec ses clients.

Le coup de cœur de Chloé à Nantes

Pour finir, j’ai voulu savoir ce qu’une aventurière comme Chloé trouvait de plus chouette à Nantes. Et pour elle c’est en toute simplicité : les bords de l’Erdre et le fait de pouvoir marcher dans l’herbe même en ville. Après avoir passé des années dans une région de l’Inde désertique c’est son plus grand bonheur ici. Nantes, ses pelouses et les heures étendue au soleil.

Ah, elle adore aussi la multitude de petits bars du centre-ville qui font vivre la ville, et l’éléphant.

L'Aventurière, veste et accessoire de maroquinerie ethnique et éthique

J’espère que le portait de cette jeune femme pétillante vous aura plu. Je vous invite à suivre sa marque l’Aventurière sur Instagram et Facebook. Il y a aussi sa campagne de financement participatif sur Ulule jusqu’au 6 juin 2018 qui permet d’acquérir les vestes à tarif early bird.

Pour les avoir vues en vrai, je peux vous dire que les vestes l’Aventurière sont juste canons.  La première collection est en vente sur la boutique de l’Aventurière, la seconde collection arrive dès la fin de la campagne Ulule. Le prix public est de 129€ pour les modèles tissés et de 149€ pour les modèles brodés. C’est hyper accessible quand on connait le soin apporté à chaque pièce (7h de travail par veste) et la philosophie qu’il y a derrière la marque.